3/6/2022

Le désengagement, un danger pour les PME

L’arrêt de l’expérience du télétravail et le retour brutal au bureau ont engendré une hausse du « brown-out »

Le désengagement, un danger pour les PME

Le désengagement, un danger pour les PME

L’arrêt de l’expérience du télétravail et le retour brutal au bureau ont engendré une hausse du « brown-out », c’est-à-dire de la démotivation liée à une perte de sens au travail. Un phénomène qui pourrait en partie expliquer l’essor de l’absentéisme et des démissions constaté en 2021.

Plus insidieux que le surmenage, le désinvestissement est particulièrement difficile à appréhender. Aucune étude ne quantifie d’ailleurs le nombre de salariés touchés. Seuls des sondages, réalisés par des cabinets conseil, permettent d’estimer l’ampleur du mal.

Ludovic de Gromard, CEO de Chance : Selon nos statistiques, 62 % des personnes que nous accompagnons déclarent ne pas se sentir réellement utiles dans leur travail, alors que 78 % estiment cet objectif important, voire primordial. Cette différence est à l’origine de ce que nous appelons la démission mentale.

Comment permettre aux employés de se sentir engagés ?

S’il est plus difficile à repérer, les conséquences du brown-out n’en sont pas moins dramatiques pour le salarié, qui peut mettre de longues semaines à expliquer l’origine de sa perte de motivation, son irritabilité grandissante, ou ses troubles anxieux, voire dépressifs.

Le Covid-19 a accentué le phénomène. Le salaire n’est plus la seule motivation des salariés. Le sens, l’impact social, environnemental de l’entreprise, le cadre de vie, sont devenus des facteurs majeurs d’implication.

Les démissions en hausse de 10 à 20%

Problème : durant les confinements, notamment le premier, l’instauration précipitée du télétravail a plutôt poussé les responsables RH à adopter des stratégies de contrôle, de micromanagement, en multipliant notamment les visioconférences pour entretenir la motivation des troupes. Cela a eu l’effet inverse.

Des employeurs ont eu du mal à enclencher un mode de fonctionnement hybride et ont imposé, de manière unilatérale, un retour au bureau. Cela a généré de l’incompréhension, donc de la démotivation, chez les salariés qui pour certains se sont transformés en ‘salariés zombies’, présents physiquement mais absents mentalement de l’entreprise .

Les conséquences sont palpables : en 2020, le taux d’absentéisme a bondi de 20 % par rapport à 2019.

Pire encore : d’après les statistiques de la Dares, les démissions ont explosé en 2021 par rapport à 2019 : de + 10 % à + 20 % selon la taille de l’entreprise, notamment chez les salariés « précédemment en activité partielle », souligne le ministère du Travail.

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